leregent75
Pascaline à l'épreuve
Divines morsures....
Le fouet...
Il siffle, chuinte, claque, brûle, et s’enroule et enfièvre, car sa simple évocation semble défier aussitôt l’imagination. Il le doit sans doute à sa valeur symbolique parmi les plus représentatives et les plus intenses de la relation BDSM, où il est par excellence, l’instrument de la domination et de la punition. Pour beaucoup le plus noble et pour d'autres le plus terrible, le plus redoutable et le plus redouté...Et pour tous il est aussi, à l'évidence, le moins évident à manier !
Ce n’est pas le fouet en lui-même qui fascine, mais l’idée de la douleur et du plaisir qu’il fait naître dans le regard et le désir de l'autre... Il renvoie à l’aspect sans doute le plus mystérieux du BDSM pour les non-initiés : comment aimer cette souffrance, et en comment peut-on en jouir ?
Il est vrai que pour le profane le rite peut paraître obscur...sauf pour ceux qui apprécient ce jeu ...de l'un ou l'autre côté du manche. Un jeu où l’un commande et l’autre s’abandonne et obéit pour le plaisir de l'autre.
Déroulement du jeu: au début la soumise est dans l’attente. Les dents serrées dans l'attente du coup qui va tomber et dont elle redoute à l'avance l'intensité, elle est assaillie par l’angoisse de savoir à quel endroit le Maître va vouloir frapper et pendant combien de temps ...Puis vient la peur : peur de ne pas pouvoir tenir, peur de ne pas être à la hauteur, peur partagée avec le secret désir de repousser toujours un peu plus loin ses limites. Puis sous les claquements répétés du fouet elle connaîtra bientôt l'excitation de l’abandon, la brûlure exquise et cinglante de la douleur qui réveille les sens, et ensuite cette intense chaleur, l'embrasement progressif de la peau et la moiteur insidieuse de son intimité bientôt ruisselante.
Pour le Maître elle offre l'excitante contemplation de son corps totalement offert et ouvert, acquiesçant ainsi par avance à la torture qu'elle ponctue sous la souffrance de ses inévitables soubresauts, accompagnés de ses râles, cris, gémissements et vaines suppliques tandis que sa peau rougit et se couvre d'une sueur qui perle et suinte par tous les pores de la peau, avant le bouleversant spectacle de ses larmes enfin obtenues et des traces zébrant désormais son corps torturé qu'elle exhibe avec une légitime fierté ...La fin d'un bien étrange jeu qui enflamme les âmes bien avant la fusion prévisible des corps...
Un jeu sans perdant, ni vainqueur ni vaincu car le Maître qui tient le fouet présente l'apparence du pouvoir, mais ne peut que succomber progressivement à la force du désir de la soumise qui s’abandonne et souffre forçant ainsi inéluctablement Son Maître à aller toujours plus loin, plus fort, plus intensément. De la souffrance qui se mue en plaisir, naît l'envie d'aller au devant du Maître, de sentir son désir, sa force et de L'inciter à aller tout au bout de Lui et d'elle-même. Consciente de sa nouvelle force elle prend ainsi le pouvoir, secrètement désireuse de voir Son Maître rendre les armes en premier, légitimement fier de son dépassement, ses marques et son abandon extrême, au bord, tout au bord du danger...
Et c'est ainsi que naît l'extase au terme de cette étrange cérémonie secrète sous le signe du fouet. Car par la grâce de cet un instrument qui s'interpose entre la main du Maître et le corps de la soumise se réalise la fusion de deux êtres sublimés par une indicible transcendance, au terme d'un voyage au plus profond d'eux-mêmes où ils se sont mutuellement découverts. Les voici désormais unis dans la confusion des sentiments : reconnaissance, appartenance et gratitude mutuelle mêlés...Étrange sortilège du fouet...
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